3-4 Dec 2015 Nice (France)
Exclamation et contrainte dans une pratique de la langue à distance
Joséphine Rémon  1@  
1 : Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations  (ICAR)  -  Website
École Normale Supérieure [ENS] - Lyon, INRP, Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines, Université Lumière - Lyon II, CNRS : UMR5191, École Normale Supérieure (ENS) - Lyon
5, av Pierre Mendès-France 69676 BRON CEDEX -  France

A travers une étude qualitative s'appuyant sur une analyse du discours en langue étrangère médiatisé par les technologies, nous voyons que l'entrée par les points d'exclamation permet de mettre en lumière des aspects affectifs et intersubjectifs dans une pratique de la langue à distance.

Dans le cadre d'une pratique collaborative à distance de l'anglais et des technologies multimédia, nous avons recueilli un corpus de productions écrites d'apprenants sur un forum. L'entrée par les points d'exclamation nous amène à regarder le rôle de ces marqueurs en relation avec le contrat pédagogique et les pairs. Le modèle de liance/alliance adopté par Quintin et Masperi (2010) nous permet d'appréhender ces marques du point de vue de l'intersubjectivité dans le cadre d'une prise en compte des stratégies énonciatives ciblées sur la relation.

En mettant en lumière des manifestations émotionnelles, nous questionnons le lien avec le niveau de langue de l'apprenant, dans la mesure où l'utilisation du point d'exclamation peut aussi être une stratégie permettant de s'exprimer avec des moyens linguistiques limités. Dans ce contexte particulier, l'utilisation erratique du point d'exclamation ou même son absence nous semble être tout autant révélatrices d'aspects affectifs que la présence de ces marqueurs.

Nous interrogeons l'empan temporel et thématique au sein duquel donner leur donner du sens. La temporalité globale du module semble être une donnée opérationnelle dans certains cas, comme lorsque l'on passe de l'expression d'une insécurité linguistique à une prise de confiance. Mais dans d'autres cas les unités donnant du sens aux marqueurs et permettant de les interpréter semblent devoir être plus réduites ou au contraire prendre en compte des strates spatio-temporelles plus complexes.

Nous abordons la notion d'énonciation contrainte, ou d'effort énonciatif en relation avec l'exclamation, en observant dans quelle mesure les points d'exclamation sont un indicateur de cette contrainte. Nous observons également des phénomènes d'émulation de l'exclamation avec un effet-tuteur qui semble s'exercer à plusieurs reprises. Nous relevons, en combinaison avec l'utilisation des pronoms notamment, des cas d'utilisation pleinement intersubjective du point d'exclamation et d'autres où il semble être la trace d'une redéfinition des représentations de l'apprenant sur son apprentissage.


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