3-4 déc. 2015 Nice (France)

Appel à communication

Colloque

« Exclamation et intersubjectivité »

 

 

Université Nice Sophia Antipolis

CNRS, UMR 7320 « Bases, Corpus, Langage »

Campus Saint-Jean d’Angély

Bâtiment de l’horloge

24, avenue des diables bleus

06357 Nice Cedex 4

 

Calendrier

 

Date limite de l’appel à communication : 15 juin 2015

Notification des acceptations : 6 juillet 2015

Date du colloque : 3-4 décembre 2015

 

 

Appel à communication

 

Une exclamation est souvent considérée comme une réaction langagière (même minimale) à un événement ou des paroles inattendus (Martin 1987, Rett 2011). Elle est déclenchée par des émotions telles que la surprise, la crainte ou la colère, ce qui en fait un phénomène de la fonction expressive du langage (Jakobson 1963-1973 ; Paulin 2007). Les linguistiques lui attribuent un ensemble de propriétés syntaxiques (structures incomplètes ou des propositions qu-/wh-, qui contiennent un « vide »), sémantiques (haut degré), intonationnelles, et même graphiques, malgré la polyvalence du point d’exclamation (voir Milner 1978, Morel dans Danon-Boileau et Morel 1995, d’Avis 2001 ; Zanuttini et Portner 2003,  Rett 2011).

Toutefois, ces descriptions qui font la part belle au point de vue du locuteur laissent largement de côté l’interlocuteur. Même dans les modèles interactionnels, la dimension interactive n’est pas réellement envisagée (Vanderveken 1990, Kerbrat 2001). L’objectif de ce colloque est de remettre en cause l’idée selon laquelle les exclamations sont analysables isolément et en relation uniquement avec le locuteur. Partant du constat qu’elles apparaissent dans des interactions verbales et qu’elles sont souvent insérées dans des dialogues, on se demandera s’il n’y a pas par exemple des « déclencheurs » d’exclamation plus ou moins conventionnalisés, qui en feraient des répliques à certains actes de langage. Bien plus, les exclamations pourraient jouer un rôle dans des interactions où une réaction de l’interlocuteur serait attendue (approbation, confirmation, comme dans Chernilovskaya 2014, mais aussi dénégation ou appropriation de l’attitude du locuteur par l’interlocuteur). Certains chercheurs mettent l’accent sur un type particulier de mise à jour du fond commun de connaissance, lié à la dimension expressive de l’exclamation (Castroviejo Miró 2008, Chernilovskaya 2014). Quel rôle joue alors l’énoncé exclamatif dans la pression pragmatique exercée sur l’interlocuteur ? Enfin, le point de vue de l’interlocuteur gagnerait à être pris en compte sémantiquement et pragmatiquement, notamment pour mieux comprendre ce qu’est la factivité impliquée par l’exclamation : présupposition, implicature conventionnelle (Zanuttini et Portner 2003, Beyssade 2009, Abels 2010, dont les tests s’appuient essentiellement sur les enchâssées, comme le souligne Chernilovskaya 2014).

 

Ainsi, nous encourageons toute proposition qui apporte un éclairage nouveau sur les relations intersubjectives que peut construire l’exclamation, dans une langue particulière, ou d’un point de vue comparatif. Les analyses de corpus et les études de formes non canoniques d’exclamation (voir par exemple Guillaume et Baumer 2014), entre autres, devraient mettre en évidence de nouveaux résultats et de nouvelles pistes de recherche.

 

 

Chaque communication durera 30 minutes, et sera suivie de 10 minutes de discussion.

Les propositions de communication ne feront pas plus de deux pages, interligne simple, police 12, 2,5 cm de marges, bibliographie comprise. Elles préciseront clairement le cadre théorique et les données sur lesquels elles s’appuient, ainsi que les résultats préliminaires. Elles doivent être adressées anonymées, avant le 15 juin à exclamation.intersubjectivite@gmail.com. Le corps du message contiendra les nom, prénom et affiliation de l’auteur.

            Les propositions peuvent être faites en anglais ou en français.

 

            Ce colloque donnera lieu à une publication dans une revue à comité de lecture, après une double expertise anonyme.

 

Bibliographie

 

Abels, Klaus. 2010. « Factivity in exclamatives is a presupposition ». Studia Linguistica 64 : 141-157.

Bacha, Jacqueline. 2000. L'exclamation : approche syntaxique et sémantique d'une modalité énonciative. Paris : L'Harmattan.

Beyssade, Claire. 2009. « Presupposition and Exclamation ». In Implicatures and Presuppositions, eds. P. Egré and G. Magri, 19-34.

Castroviejo Miró, Elena C. 2008. « An expressive answer. Some considerations on the semantics and pragmatics of wh-exclamatives ». CLS 44.

Chernilovskaya, Anna. 2014. Exclamativity in Discourse. Exploring the exclamative speech act from a discourse perspective. Utrecht : LOT.

Culioli, Antoine. 1974. « A propos des énoncés exclamatifs ». Langue française 22 :  6-15.

d’Avis, Franz Josef. 2001. Über >w-Exklamativsätze< im Deutschen. Tübingen : Niemeyer.

Danon-Boileau, Laurent, and Morel, Mary-Annick. 1995. L'Exclamation. Faits de langues 6.

Guillaume, Bénédicte, and Baumer, Emmanuel. 2014. « Expression de l'exclamation en anglais au moyen de marqueurs atypiques ». CORELA 12-2.

Jakobson, Roman. 1963-1973. Essais de linguistique générale. Paris : Les Éditions de Minuit.

Kerbrat-Orecchioni, C. 2001. Les actes de langage dans le discours. Théories et fonctionnement. Paris : Nathan.

Kerfelec, Valérie. 2009. L'exclamation en français et en anglais. Formes, sens, effets. Aix-en-Provence : Publications de l'Université de Provence.

Martin, Robert. 1987. Langage et croyance : les "univers de croyance" dans la théorie sémantique. Liège : P. Mardaga.

Milner, Jean-Claude. 1978. De la syntaxe à l'interprétation. Paris : Le Seuil.

Paulin, Catherine. 2007. La Fonction expressive. Volume 1. Besançon : Presses Universitaires de Franche-Comté.

Rett, Jessica. 2011. « Exclamatives, degrees and speech acts ». Linguistics and Philosophy 34 : 411-442.

Vanderveken, Daniel. 1990-1991. Meaning and Speech Acts. Cambridge-New York : Cambridge University Press.

Zanuttini, Rafaella, and Portner, Paul. 2003. « Exclamative clauses : At the syntax-semantics interface ». Language 79 : 39-81.

 

Comité d’organisation

 

Michèle Biraud (Université Nice-Sophia Antipolis, CNRS, UMR 7320, IUF)

Richard Faure (Université Nice-Sophia Antipolis, CNRS, UMR 7320)

Pierre-Yves Gallard (Université Nice-Sophia Antipolis, CNRS, UMR 7320)

 

Comité scientifique

 

Klaus Abels (University College London)

Claire Beyssade (CNRS, Institut Jean Nicod, UMR 8129)

Michèle Biraud (Université Nice-Sophia Antipolis, CNRS, UMR 7320)

Elena Castroviejo Miró (Spanish National Research Council (CSIC))

Franz d’Avis (Johannes Gutenberg-Universität Mainz)

Camille Denizot (Université Paris Ouest Nanterre-La Défense)

Richard Faure (Université Nice-Sophia Antipolis, CNRS, UMR 7320)

Bénédicte Guillaume (Université Nice-Sophia Antipolis, CNRS, UMR 7320)

Sophie Herment (Université Aix-Marseille, CNRS, UMR 7309)

Dominique Legallois (Université de Caen-Basse Normandie, CRISCO)

Geneviève Salvan (Université Nice-Sophia Antipolis, CNRS, UMR 7320)

 

 

adresses de contact :

exclamation.intersubjectivite [at] gmail.com

richard.faure [at] unice.fr

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